07/01/2021

ENTREVUE AVEC VICTORIA MORENO, GRAPHISTE ET PHOTOGRAPHE

Elevator

Dans notre quête permanente pour trouver le meilleur moyen de transmettre les messages de nos clients, nous avons toujours aimé exploiter le pouvoir de l’image à travers la conception graphique et la photographie. Il s’agit dans les deux cas de métiers où des professionnels créent du contenu visuel pour communiquer des messages. Il n’est donc pas surprenant que ELEVATOR veuille se pencher sur ce métier.

Je vous présente Victoria Moreno, notre graphiste et photographe. Née et élevée en Zambie, en Afrique, Victoria a déménagé au Canada pour étudier les arts visuels à l’Université de York. Au cours de ses études, Victoria a développé une certaine fascination pour le design graphique en raison de sa simplicité délibérée, jusqu’à son idéologie globale de la forme qui suit la finalité.

Comment décrirais-tu ton approche du graphisme?

Mon approche du graphisme est caractérisée par la curiosité et l’enthousiasme. Je trouve qu’il est toujours assez excitant de se lancer dans un nouveau projet de conception graphique, car il s’agit d’un défi créatif en soi, qui va de « ce que je crée » à « ce que je communique », en passant par « comment je vais m’y prendre ». Il faut un certain niveau de curiosité pour sortir des sentiers battus et se demander comment communiquer efficacement quelque chose ou résoudre un problème dans le langage visuel abstrait du design. C’est la façon dont vous choisissez de communiquer le message/la solution qui est passionnante, ainsi que les possibilités illimitées de pousser vos capacités créatives.

Y a-t-il d’autres médiums ou formes d’art dans lesquels tu aimes travailler?

Oui, je suis également photographe numérique et argentique. C’était essentiellement ma spécialité à l’université. Je suis également illustrateur. J’ai toujours fait des croquis, de la peinture et même du MS Painted à l’époque où nous avions l’internet par ligne téléphonique, mais depuis peu, je me suis lancée dans le storyboarding et la création de petites bandes dessinées sur papier et en numérique.

Comment trouves-tu l’inspiration?

Je crois que l’inspiration est une énergie propre qui, si elle est forcée, peut être assez inauthentique. D’où les blocages créatifs. Pour que quelqu’un soit inspiré ou créatif, il faut un peu « tromper l’esprit » afin de permettre au cœur et à l’âme de prendre le contrôle. Je constate que je dois me positionner d’une manière qui me fait croire que ce que j’essaie d’aborder est quelque chose que je veux faire et non que je dois faire. Ainsi, je peux l’aborder avec amour, curiosité et enthousiasme.

Quelles sont tes passions en dehors de ton travail?

Les voyages (même si nous n’avons pas le droit de voyager en ce moment), la musique et la nourriture. Je crois que ces trois éléments vous permettent d’ouvrir votre esprit, votre corps et votre âme aux possibilités infinies que le monde et ses habitants ont à offrir. Ils vous permettent de mieux comprendre, d’explorer et d’acquérir des expériences et des points de vue que vous n’auriez jamais pu avoir ailleurs.

Quelle est, selon toi, ta compétence la plus forte et comment l’as-tu affinée au fil des ans?

Je dirais la rigueur. Depuis que j’ai choisi de suivre la voie de la créativité et de l’art, la vie m’a constamment confronté à des obstacles. Bien sûr, ces obstacles n’ont jamais eu pour but de me dissuader ou de m’empêcher d’atteindre le succès, mais plutôt de tester mon assiduité ; jusqu’à quel point je voulais vraiment réaliser quelque chose.

En grandissant dans un pays en développement comme la Zambie, l’art n’est pas vraiment considéré comme une carrière respectable. Je n’ai réussi à suivre mon premier véritable cours d’arts visuels qu’en 11e année, lorsque j’ai commencé le programme intensif du Baccalauréat International (BI). Grâce à cela, j’ai pu être acceptée dans le programme d’arts visuels de l’Université York. J’ai fini par venir au Canada pour poursuivre mon Baccalauréat en Beaux-Arts et j’ai obtenu mon diplôme avec mention, mais en pleine pandémie de COVID-19. J’ai profité de cette période d’isolement sans précédent pour travailler en tant qu’indépendante et, après avoir cherché pendant des mois, j’ai finalement réussi à être embauchée chez Elevator en tant que graphiste/photographe.

Chaque obstacle que j’ai surmonté a apporté sa propre leçon et m’a fait gagner en maturité.

Cette voie n’est pas pour les âmes sensibles. Elle demande beaucoup de courage, de travail et de persévérance, mais elle est extrêmement gratifiante. C’est au cours de ce voyage que vous apprenez vraiment à devenir rigoureux dans ce que vous faites et ce que vous croyez.

Comment envisages-tu l’évolution du domaine de la conception graphique dans les prochaines années?

Dans les années à venir, le graphisme va révolutionner radicalement la façon dont nous voyons et vivons notre monde. Nous disposerons de nouvelles méthodes de communication sous diverses formes multidimensionnelles, de l’inclusion de la modélisation 3D à la réalité augmentée et virtuelle. Le type d’opportunités créées par ces plateformes permettra aux créatifs de créer des designs qui pourraient même vous faire reconsidérer la réalité de la façon dont nous pensons pouvoir expérimenter les choses sur le plan visuel, en particulier avec le développement et l’amélioration rapides des graphiques et des dispositifs/processeurs technologiques.

C’est vraiment une ère passionnante pour découvrir ce qui peut être réalisé. C’est comme si l’on offrait à un personnage de jeu vidéo de nouvelles possibilités de créer un monde numérique et qu’on lui donnait les outils nécessaires pour s’engager dans cette voie. Chacun finira par créer, explorer et raconter ses propres expériences et créations uniques.